A quoi sert un zébu et comment
le bénéficiaire gagne-t-il de l'argent avec ?
- Ce n'est pas toujours ce qui vient d'abord à l'esprit mais un zébu (mâle ou
femelle) ou un cochon, c'est avant tout une machine à engrais. A Madagascar, on trouve
énormément de bio... mais pas par conviction ou par mode, le revenu mensuel moyen
d'un paysan est de l'ordre de 30€, les engrais chimiques sont disponibles mais leur
coût est le même qu'en Europe. CQFD : la plupart des paysans n'ont pas les moyens
d'investir dans les engrais chimiques. Par contre le fumier ou lisier donne de très bons
résultats et est très économique si tant est que l'on peut le produire soit
même et non pas l'acheter au voisin qui a un animal. Première source
d'économie quand on a un zébu.
-
Le zébu mâle est ensuite une force de traction. Point de tracteurs pour les paysans
pauvres. Une photo typique de Mada est le paysan labourant la terre avec sa bêche. Avec
des zébus et une charrue, le paysan : gagne en bien-être en ne se cassant plus le
dos à labourer à la bêche, économise sur la main d'oeuvre puisqu'il
doit bien souvent embaucher d'autres personnes pour l'aider à retourner toute la surface
en un minimum de temps, peut exploiter une surface plus importante et aisni augmenter sa
récolte. De plus bien souvent, un paysan qui a des zébus particulièrement
aptes au travail, n'aura plus besoin de louer les services de quelqu'un d'autre pour transporter
fumier, récoltes, etc... et qui plus est pourra louer lui-même son attelage
à d'autres.
- Le zébu femelle est le point de départ de l'élevage, elle permet, si elle
est bien entretenue et bien suivie de mettre au monde pratiquement un veau par an. Ces veaux
sont autant de petits capitaux sur pattes, qui vont grandir et en deux ans, auront doublé
le capital initial (bon rendement s'il en est !). Sa production de lait est faible (2-3L par
jour) et suffit juste pour le veau et éventuellement pour la famille, mais aucun commerce
de lait n'est possible avec ce genre de bovin.
- La vache métisse (croisée zébu/vache laitière) a les mêmes
attributions que la précédente, cependant sa génétique est telle que
la production de lait peut être portée jusqu'à 10L par jour. A ce moment
là le commerce du lait ou sa transformation (yaourt, fromage) est envisageable.
Evidemment cette vache coûte bien plus cher à l'achat et son entretien demande des
connaissances, du sérieux et de l'investissement surtout dans l'alimentation... Une
Ferrari sans essence, ça ne sert à rien.
A quoi sert un cochon et comment le
bénéficiaire gagne-t-il de l'argent avec ?
Là encore le lisier de porc est utilisé en fertilisant. Ce n'est cependant pas
aussi important que pour les bovins. Il y'a deux possibilités pour les porcs :
- Le bénéficiaire acquiert une cochette (jeune truie) en vue de reproduction, s'il
sélectionne bien son animal il peut espérer voir naître entre 10 et 12
porcelets 2 à 3 fois par an. Le bénéfice qu'il en tirera viendra donc de la
vente des porcelets.
- Le bénéficiaire acquiert des porcelets en vue d'engraissement, il en
achète à l'age de trois mois pour les revendre à 1 an en boucherie. C'est
un investissement à cycle court qui rapporte un peu mais rapidement. Le
bénéfice dépend du choix du porcelet, de son alimentation et de son
environnement.
Quelle est la durée de vie
d'un zébu ? d'un cochon ?
Un zébu meure rarement de sa belle mort après une retraite paisible. Le zébu
est un capital sur patte, il ne faudrait pas le laisser disparaître. La vie du zébu
s'arrête donc quand les risques qu'il meure tout seul deviennent trop grand. Ainsi les
bovins sont réformés lorsqu'ils sont agés entre 8 et 10 ans en
général. Parfois bien plus tôt s'ils travaillent mal ou ont des
problèmes de santé.
Un cochon à engraisser voit rarement ses 18 mois...
Une truie reproductrice reste vivante tant qu'elle donne régulièrement des
porcelets, généralement elle dure 4-5 ans.
De quelle manière les
investisseurs récupèrent-ils leurs intérêts de 5 % ?
Les intérêts sont crédités annuellement
sur leur Plan Epargne Zolidarité pendant une période fonction du produit choisit
(24 mois pour un Zébu, une Métisse, une Charrette ou une Vache Laitière, 10
mois pour un Cochon, ...), mais bloqués pendant cette période plus un jour. Avant
que votre investissement ne soit débloqué, nous vous invitons à venir
rencontrer la famille d'accueil de votre animal et à tâter la croupe de celui-ci.
En effet, au-delà de cette période, le bénéficiaire devenant
propriétaire de l'animal, nous ne sommes plus maître de l'avenir de votre
protégé. Si vous voulez récupérer l'intégralité de
votre PEZ une fois celui-ci débloqué, votre argent (investissement initial plus
les intérêts, en Ariary Malgache) seront à votre disposition à
Madagascar à notre bureau d'Antsirabe dans une limite de 5 années (voir les conditions générales). Vous pouvez
les percevoir sur place, muni de votre certificat de propriété original.
Pourquoi dois-je venir à
Madagascar pour me faire rembourser ?
Pour plusieurs raisons qui tournent toutes autour du fait que nous ne sommes pas une banque au
sens légal du terme.
-
Le but est d’aider les pauvres en faisant sourire les riches et non pas enrichir les
riches grâce aux intérêts payés par les pauvres. Ainsi nous voulons
éviter toute spéculation de souscripteur qui verrait d’un bon œil
d’acheter 10 zébus depuis son canapé en Europe et de percevoir ses
intérêts et capital depuis le même canapé deux ans plus tard sans
avoir jamais constaté la réalité du terrain et l’aide qu’a pu
apporter son investissement sur place.
- L'idée de développement par l'économie de marché est que les
devises que nous faisons entrer à Madagascar y restent. En effet, un souscripteur qui se
fait rembourser son PEZ en Ariary lors d'un voyage à Mada ne va surement pas le changer
en Euro pour le remmener en Europe mais va le dépenser sur place et alimenter
l'économie locale de l'artisanat, restauration, services et autres...
- En remboursant sur place, la ZOB soutient le développement du secteur touristique. En
effet, le fait d'avoir un zébu à Madagascar donne à coup sûr
l'avantage à la Grande Ile comme destination de vacances lorsqu'il y'a hésitation
entre différentes destinations du même type.
- Enfin, raison plus pragmatique et à portée moins sociale : ZOB n'est pas une
banque et à ce titre n'a aucun droit d'effectuer des virements de placements
rémunérés vers l'étranger. Cela ne ferait que créer des
problèmes avec les autorités et les services financiers locaux et
internationaux... effectivement qu'est ce qui nous différencierait alors d'une banque
off-shore basée dans un paradis fiscal?
Il faut donc voir l'impact de la ZOB comme un ensemble de petits impacts et pas seulement comme
le financement d'une machine à fumier et encore moins comme une manière de se
faire de l'argent facilement.
Quelle est la part du PEZ
destinée à l'achat de l'animal ?
Le paysan demandeur est seul juge du montant du financement qu'il souhaite demandé
à la ZOB. La ZOB est quant à elle seule juge des projets qu'elle décide de
financer. Le prix d'un zébu est très variable. Il fluctue en fonction de nombreux
paramètres : la demande, l'âge, la race, la qualité de la bête, si
elle est dressée ou non, le sens du vent. Ainsi, le prix d'un zébu oscille
généralement entre 200€ et 600€. En fonction de la demande du paysan, la ZOB peut
donc être amenée à compléter un PEZ sur ses fonds propres pour
répondre à la demande. En revanche, lorsque le montant de l'achat est
inférieur au montant du PEZ, la différence est utilisée en partie pour
financer ce que nous ne voulons pas facturer au paysan : les déplacements sur le terrain
pour enquêtes et suivi, le personnel de terrain, l'édition et l'envoi du certificat
et de la photo par la Poste,... Bref, toutes les charges supplémentaires
inhérentes au fait que l'on ne se contente pas de donner de l'argent en signant un papier
mais que nous agissons sur le terrain avec des animaux au milieu de la brousse ! Tout l'argent
non utilisé pour l'achat de l'animal associé au PEZ ou pour les frais de
fonctionnement est intégralement versé dans le fond de financement et donc
utilisé à financer d'autres projets agricoles.
Le paysan bénéficiaire
paye-t-il un intérêt sur son achat ?
Le paysan paye bien sûr des intérêts sur son financement, sans quoi nous
n'existerions plus depuis longtemps, soit par manque de fonds, soit brûlés par nos
concurrents pour concurrence déloyale !
Le taux a été défini à l'époque assez simplement : on
s'aligne sur le taux des Institutions de Micro Finance et on baisse d'un point pour être
les plus bas du marché. Aujourd'hui ce taux n'a pas changé, 2,125 % mensuel en
moyenne (25,5% annuel) et nous sommes toujours les plus bas. Pour anticiper, oui, ces taux
paraissent très élevés, mais l'activité de financement de projets en
milieu rural est fort différente de celle des banques et les coûts de
fonctionnement induits ne sont pas couverts par les intérêts de petites sommes
prêtées. Pour illustrer, prenons un exemple :
- Une banque vous prête 300.000 € pour acheter une maison sur 30 ans à 4,5% annuel.
Votre banquier étudie votre dossier sur pièces depuis son fauteuil, les frais de
dossier correspondent à quelques paperasses. La banque gagnera 216.000 €
d'intérêts sur votre crédit.
- La ZOB finance l'achat d'un zébu à 200 € sur un an à un taux annuel de
25,5%. La ZOB envoie sur le terrain une équipe pour voir vos conditions de vie et
étudier la viabilité de votre projet (puisque vous n'avez aucune pièce
justifiant de votre situation), l'équipe vient vous voir régulièrement
pendant l'année pour le suivi, elle ne touche pas de frais de dossiers. Les
intérêts perçus pour ce dossier sont de 60 %.
C'est un exemple basique mais qui permet de relativiser : ceux qui ont les taux les plus hauts
ne sont pas ceux qui gagnent le plus d'argent, tout dépend de l'emprunteur, du travail et
du crédit.
Et si la bête meurt ou est
volée ?
Si la bête meurt accidentellement ou de maladie, le
bénéficiaire doit nous fournir un certificat vétérinaire expliquant
les causes du décès. Dans ce cas, le paysan n'a plus qu'à rembourser le
principal restant dû, nous annulons les intérêts restant à payer.
Si le zébu est mort car découpé en côtelette ou sacrifié aux
ancêtres, le paysan reste redevable de la totalité de son échéancier
et théoriquement celui-ci est exigible immédiatement.
Côté souscripteur, cela ne change rien pour le remboursement de son PEZ au terme
des deux années. Voir conditions
générales.
Quelle est la réaction des
paysans malgaches ?
Les paysans se bousculent à la ZOB car les conditions
d'accès au crédit y sont particulièrement attrayantes :
- Nous ne remettons pas d'argent au bénéficiaire mais un animal, ce qui diminue
les risques de voir l'argent utilisé à autre chose par le dominant de la maison
(homme ou femme) !
- Le taux d'intérêt est le plus bas du coin.
- Nous ne demandons aucune garantie matérielle aux demandeurs.
- Nous sommes assez flexibles sur les remboursements et si les bénéficiaires, qui
n'ont pas de revenus réguliers mais dépendants des récoltes, font preuve de
bonne foi, nous reportons les échéances sans pénalités.
Ces conditions seraient considérées comme suicidaires par n'importe quel banquier,
mais nous avons un objectif social, notre premier but est de permettre aux exclus du
système de financement de débuter ou développer une activité
d'élevage tout en les responsabilisant au maximum. Cela demande évidemment de
compenser l'insécurité des contrats avec une présence sur le terrain chaque
jour et par tous les temps.
Quelle est la réaction
des autorités ?
Plusieurs membres du Gouvernement Malgache encouragent cette
initiative. Il s'agit toutefois d'une initiative totalement privée qui ne
bénéficie d'aucun fonds institutionnel (don ou prêt) que ce soit
gouvernemental ou autre (Banque mondial, Fonds de développements, etc...)
Allons nous étendre cette
idée à d'autres pays ?
Pour le moment, nous essayons de nous structurer solidement à
Madagascar, où nous sommes très occupés par les demandes d'investissement
d'Europe et les demandes des paysans malgaches. Il nous faut gérer cette croissance de
manière sérieuse et approfondie avant toute chose. Toutefois si le succès
de l'expérience se confirme , pourquoi ne pas exporter l'idée ? Le facteur
limitant restant toujours le nombre de souscripteurs.
Qui êtes vous ?
La ZOB a été fondée par Stéphane GEAY,
violoncelliste défroqué et pilote d'avion à Madagascar, il est à
l'heure actuelle associé à Charles-Edouard GIBLAIN, Julien LERAILLE, Eric MORAND,
Gilbert EUSEBE et Bernadet S. ZAFINDRIAMANJATO pour porter cette entreprise sociale.
La ZOB, c'est 13 employés qui gèrent l'activité de A à Z : Du suivi
des souscriptions au remboursement complet des prêts, en passant par la sensibilisation
des paysans, le suivi des remboursements et des bêtes, la formation des
bénéficiaires et bien sûr par tout ce qui est administratif et
comptabilité.
Qu'est ce qu'une entreprise sociale ?
Une entreprise n'est pas une association ou une ONG, à ce titre, elle ne fonctionne pas
sur des fonds perdus qui lui sont donnés par des particuliers ou des bailleurs de fonds
instituionnels. Une entreprise travaille dans une logique économique de création
de richesses et de développement de son activité.
La ZOB c'est pareil, mais avec une caractéristique supplémentaire : SOCIALE. C'est
à dire que la création de richesses est utilisée au bénéfice
des gens qu'elle aide : les paysans. Statutairement, aucun dividende ne peut être
reversé aux associés et à ce titre aucun des associés ne touche un
centime de la ZOB en tant que tel. Tout bénéfice éventuel est ainsi
utilisé pour financer des formations paysannes, des crédits supplémentaires
ou l'extension de notre zone d'activité.
Pourquoi le nom zob ?
Stéphane Geay avait créé la
société d'aviation MFS (Madagascar Flying Service) en 1992. Au cours d'une
soirée arrosée, ses amis ont profité de son état
d'ébriété pour lui lancer le défi de créer une marque au nom
encore plus provocateur, ZOB. Au départ il fut question d'une Zébu Overseas Beer,
d'une ligne de vêtements ZOB, pour finalement commencer par la création en 1996 de
la Zébu Overseas Bank. En résumé, tout est parti du nom, c'est une
plaisanterie qui a dégénérée en sérieux...
Pourquoi ?
Pour faire vivre une idée nouvelle : ne pas demander aux
riches de donner aux pauvres, mais plutôt de les inciter à investir dans
l'économie de base, l'agriculture... C'est l'accès au crédit qui est
difficile... Nous sommes aussi fier d'être une des seule organisation qui essaye d'aider
les riches à se sentir mieux ! Et en plus nous aimons les Zébus
Comment être sûr
qu'il ne s'agit pas d'une escroquerie ?
Venez voir votre Zébu sur place ! Comparez avec la photo
Nous allons aussi envoyer un poil de Zébu fixé sous le timbre fiscal du certificat
de propriété original que nous enverrons. Vous pourrez ainsi éventuellement
procéder si besoin est à une analyse génétique comparative (est-ce
bien mon animal ou le zébu naturel d'Yves Montand ou d'Albert de Monaco... ??) Vous
aurez le nom et l'adresse du bénéficiaire de l'animal, pour vous permettre
d'effectuer un contrôle direct.
Comment nous aider ?
Vous êtes nombreux à proposer votre aide et nous vous en
remercions. Nous prenons parfois des stagiaires pour leur faire découvrir une autre
réalité et pour nous aider dans leurs domaines respectifs (cela va de
l'économie à l'agronomie en passant par la programmation logicielle...). Nous
sommes cependant bien structurés et chaque poste est pourvu par un employé
formé à son travail. La plus grande aide que vous pouvez nous apporter est de
faire parler de ZOB autour de vous et de multiplier les souscriptions pour pouvoir
répondre à la demande grandissante des paysans qui sont malheureusement souvent
mis en attente de financement, faute de souscriptions suffisantes.
Si vous êtes de passage à Madagascar et avez du matériel en trop, nous
sommes aussi souvent preneur.
Où nous trouver ?
Bureaux : à Antsirabe, à 170 Km au Sud
d'Antananarivo, la capitale de Madagascar.
En plein centre ville, au marché appelé Antsenakely, en face d'Access banque,
à côté de BET261.
Demandez aux passants et voisins, tout le monde connaît !
Téléphone bureau : + (261) 20 78 492 04